Simulation pédagogiques d'accidents moto en 3D pour la Prévention Routière

Sylvain Duvanel nous a confié 7 cas d'accident moto à animer en 3d pour la Prévention Routière.

C'est un projet assez long qui a nous pris plusieurs mois, il comporte 7 simulations inspirés d'accidents réels, vues de 3 points de vue à chaque fois :

  • le pilote de la moto,
  • l'automobiliste ou le piéton impliqué dans l'accident,
  • vue aérienne pour une compréhension générale (lieux).

Le tout a été réalisé et rendu sous Cinema4D en HD (1280p), avec un peu de post-production sous After Effect (rustine, compteurs de vitesse).

– Sylvain, bonjour, peux tu te présenter (parcours, spécialisation) ?

Je suis auteur-réalisateur de projets multimédia interactifs. Après une première expérience en informatique dans les années 80 et, parallèlement à des pratiques musicales et graphiques, j’ai repris début 90 mes études en création et communication, hypermédia.  J’ai pris ainsi la vague du multimédia (cd/rom) puis surfé sur celle du web. Je m’intéresse particulièrement au design interactif, aux aspects ludiques et pédagogiques de projets applicatifs ou de sites de communication.

– Quel sont les buts de ce projet ?

Le projet « MotoPrev » a pour objectifs de montrer les accidents moto les plus fréquents pour permettre aux usagers (conducteurs, piétons) d’anticiper ces situations; d’expliquer les circonstances de survenue de ces accidents moto et de mettre en lumière ce qui peut être fait par chacun pour une meilleure sécurité sur la route.

– Tout le monde connait les spots télé de « la Sécurité Routière » à ne pas confondre avec ton client, peux-tu nous expliquer la mission et l’objectif de ton client ?

Il s’agit de l’association Prévention Routière et aussi des Assureurs Prévention. La confusion avec la Sécurité Routière est commune ! L’association Prévention Routière a un rôle plus éducatif.Nous n’en sommes pas à nos débuts et avons déjà produits plusieurs projets pour différentes cibles avec entre autres constituants des reconstitutions d’accident. Il ne s'agit pas de campagne "spot", d'images "choc" mais d'applications multimédia interactives diffusées sur le net ou proposées lors de stages. Et c'est vrai que tels projets sont aussi des supports de communication.

– Quel sont les étapes du projet ?

Sur la base des études détaillées d’accidents (EDA) et de projets de recherches menés par l’IFSTTAR ( Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux) nous avons sélectionné des accidents réels illustrant plus de 80 % de la totalité des accidents corporels moto. Soit 7 cas d’accident. Pour la partie reconstitution il a fallu écrire les scénarios détaillés de ces accidents, produire les décors et animer les scènes. Pour la partie analytique, proposer des explications et les illustrer ; et intégrer le tout dans une interface interactive.

MotoPrev

– En quoi ce produit est-il différent des autres ?

« MotoPrev » s’illustre certainement par la qualité graphique des reconstitutions ; l’immersion apportée par les vues subjectives ; la forme animée, sonore, interactive ; mais aussi l’approche pragmatique (reconstitutions à partir de cas réel) ; la volonté de ne pas stigmatiser tel ou tel usager.

MotoPrev

– En quoi l’interactivité apporte un plus ?

Chaque accident est proposé suivant plusieurs points de vue notamment des vues subjectives. Cela donne un éclairage différent aux évènements. Suite à la visualisation des différentes vues de l’accident, le projet propose de trouver les facteurs multiples ayant mené à l’accident. Cette recherche interactive favorise l’attention et la lisibilité des textes et apporte une meilleure compréhension.

MotoPrev

– Quels sont les spécificités de la cible « motards » ?

Principalement : visibilité réduite, comportement différent des voitures, attachement au sentiment prioritaire et ce malgré leur vulnérabilité.

–  Pourquoi choisir l’image de synthèse plutôt qu’un film ou une autre technique d’animation ?

Les reconstitutions d’accident constituent à la fois un attrait et une base de réflexion. Ce n’est pas la première fois que nous proposons ce genre d’animation dans un projet. Nous cherchons toujours une représentation en adéquation avec le projet : film, animation 2D, fausse 3D, image de synthèse… La représentation en images réelles est pertinente mais la production d’un tel film demande une organisation importante et un budget élevé…  Reconstituer sept cas d’accident pour ce projet ce n’était vraiment pas possible. Ici l’image de synthèse apporte des possibilités étendues, une souplesse dans la production et un rendu attractif.  

– La représentation d’un accident en 3D est un exercice d’équilibre délicat : trop simulationniste, on ne comprend pas le facteur humain, trop spectaculaire et on tombe dans le jeu video ou la cascade cinématographique, peux tu expliciter le positionnement de ces animations et ton intention en tant que réalisateur ?

Se basant sur des cas réels, nous avions des données de  reconstitution : plan et photos des lieux, vitesses d’approche, longueur des traces de freinage... mais aussi des témoignages. C’est une clé de réussite de ces reconstitutions. Mais cela ne suffit pas car il s’agit d’animation et l’on voit le réel à travers le prisme de l’écran. Alors il faut « tricher » : ajouter par ci par là des éléments pour amener ou détourner le regard, animer certains éléments mais pas tout… le bruitage final ajoute aussi aux sensations. Enfin, il fallait varier la présentation des scènes, apporter un peu d’inattendu.

– Pour le niveau de réalisme, là encore, il faut faire des choix, peux tu donner quelques exemples ?

Tout se joue à quelques mètres ou plutôt à quelques pixels, à quelques secondes ou plutôt à quelques images. Sinon cela ne fonctionne pas, on ne comprend pas les comportements et l’accident devient une caricature. Ou alors on « sort » de l’animation. L’œil est critique : un motard trop figé semble un mannequin, alors pour donner un peu de vie on fait bouger les bras de façon presque imperceptible… Bien sûr pour rendre cela il faut le talent des infographistes et développeurs, choisir les bonnes textures, les bons éclairages… C’est un ensemble de détails qui donnent la richesse du produit, par exemple chaque cas met en scène un modèle de moto différent ; le tout donne un échantillon représentatif du parc en France.

– Tu es venu chez 3DWeave à Mâcon te former dans nos locaux, quel était le but de cette démarche ?

Multiple. Je souhaitais compléter mes connaissances du logiciel C4D pour une utilisation personnelle et aussi pour mieux appréhender l’étendue des possibilités et des contraintes de l’outil ; préparer la production en somme. Aussi, humainement j’ai eu le plaisir de rencontrer l’équipe de 3Dweave que je remercie encore pour son accueil.

– Un retour sur le travail de 3DWeave ?

Nous avons formé une équipe, je crois, efficace. Un grand bravo et merci pour la qualité du travail, l’écoute et la disponibilité des intervenants tout cela dans des délais et budget tenus. J’espère pouvoir reconduire bientôt d’autres projets avec eux.

– Merci Sylvain !

 

Voici un petit teaser de nos réalisations :